Noisy-le-Grand et son architecture excentrique
Lieu de tournage du génialissime film Brazil, les Espaces d’Abraxas de Noisy-le-Grand ont été conçus par l’architecte Ricardo Bofill en opposition aux barres d’habitations pas franchement belles de l’après-guerre. Réalisées entre 1978 et 1983 par l’architecte espagnol qui a imaginé une "utopie" fermée. Au centre de la cité, on se sent tout petit. Tout est calme. On hésite entre l'adoration architecturale et la réalité des habitants.
Vu de l'extérieur, Le Palacio d'Abraxas ressemble à une forteresse, une caserne, une cité impériale ou une prison. Mais de l'intérieur, tout est calme. Le temps s'arrête et les personnes se font rares. Cet assemblage de blocs, de passages de cours et de coursives donne à ce lieu un style particulier et impersonnel. Une absence de chaleur et d'horizon qui renforce les légendes sur le lieu. Des personnes m'ont dit que c'était un repaire de dealers ouvert à tous les trafics où la sécurité est aléatoire. C'est sûrement ce qui contribue à renforcer ce climat étrange, décalé et inquiétant lorsque l'on entre dans le gris de la cité.
Apparemment et selon une personne croisée pendant mes déambulations, "ce mec (Ricardo Bofill), c'était un mégalo, il a voulu faire une ½uvre d'art sans tenir compte de l'aspect humain." Rajouté à cela, la volonté politique de l'époque, aboutissant à une mixité de logements sociaux mal gérée, fait en sorte que le projet n'est pas franchement une réussite sociale et ressemble à tous ces tests effectués dans le 9-3. C'est beau, ça se voulait avant-gardiste mais personne ne s'y est attaché. C'est surtout le fait qu'il n'y ait pas de vraies rues avec des ouvertures, très peu d'espaces verts et pas de commerces qui créé un cadre de vie pesant et lourd. C'est sans doute pour ces raisons que Terry Gilliam a posé le décor de son film Brazil au c½ur du Palacio d'Abraxas...
Mon incroyable 93, c'est un voyage de 4 mois en Seine-Saint-Denis pour découvrir ce territoire sous un autre angle. Pour donner à voir ce 93 qu’on n’imagine pas et déconstruire les clichés qui entourent ce département, un touriste a donc décidé de partir en voyage pour aller à le rencontre des habitants et voir le patrimoine séquano-dionysiens. Un voyage pas très loin de Paris, pas très loin de chez vous (sauf si vous habitez le Minnesota) et pas très loin de chez lui, à seulement quelques stations de métro (et RER) de la capitale afin de redécouvrir le département où il a grandi et le faire (re)découvrir à d'autres.
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