Vaujours. Jacques (et André). Une fenêtre ouverte sur un fermier.
Vaujours c'est un peu un autre monde. Un petit village. Loin des clichés du 9-3. Loin de l'urbain. Concrètement c'est la campagne. Et à la campagne, il y a quoi ? Des paysans. Et des vieux. Autant être cliché pour en détruire un autre (cliché). Et oui, la Seine-Saint-Denis, ce n'est pas que des barres et des jeunes voyous. C'est aussi des petits villages, des pâturages et donc des (anciens) paysans...
En musardant dans le village, je m'arrête en dessous d'une fenêtre. Un homme me regarde et me souris. J'engage la conversation. On parle pêche (mon atout charme) et il m'invite à entrer. Jacques, un ancien fermier habite ici (avec son frère) depuis environ 30 ans. Venu directement de l'Orne, il a arrêté son activité en 2009. Sa principale activité : "C'est du lait qu'on s'fait" dit-il avec un fort accent normand. faisais seulement du lait. "On avait une vingtaine de vaches et elle faisait un lait de qualité. Le même que lorsque j'étais petit". Son frère (André), un peu moins bavard, me salue et m'invite dehors pour voir la cour de la ferme. Des poules et un mouton sont là, tranquilles, au calme.
Jacques me parle d'immigration lorraine, bretonne et portugaise. À voie basse pour cette dernière (et avec humour) car un homme (sûrement un portugais) est en train de changer la fenêtre de leur vieille ferme. "On est déjà passé à la TV, ils sont déjà venu nous embêter avec ça." me dit-il sûrement pour me signifier d'arrêter de lui poser des questions.
Il me donne rendez-vous à "Mon-ton-ban". "Ou ça ?". "Mon-tau-bannnnn, il est sourd ou bien lui ?". "C'est pas un peu loin, ça fait beaucoup de kilomètres ?". "Non, non, pas la ville. La rue. Rue de Montauban. J'ai encore quelques veaux là-bas. Je pourrai vous les présenter et on pourra parler plus tranquillement" dit-il en montrant du doigt l'artisan de dos en train de travailler. Je souris. Et prendre la direction de la sortie. "C'est bien les jeunes comme vous. La prochaine fois, venez pour midi, on f'ras un truc".
Je sors de là, encore une fois enjoué, par les rencontres que l'on peut faire en étant (seulement) souriant. Le sentiment de voyage est à son paroxysme tant j'ai l'impression d'être dans une contrée lointaine. Une ferme. Des poules et un mouton. Une forêt avec des chèvres qui donnent du fromage. Et un fermier avec un accent à couper au couteau... le tout à 25 km de Paris.
Découvrez le patrimoine agricole du 93.
Mon incroyable 93, c'est un voyage de 4 mois en Seine-Saint-Denis pour découvrir ce territoire sous un autre angle. Pour donner à voir ce 93 qu’on n’imagine pas et déconstruire les clichés qui entourent ce département, un touriste a donc décidé de partir en voyage pour aller à le rencontre des habitants et voir le patrimoine séquano-dionysiens. Un voyage pas très loin de Paris, pas très loin de chez vous (sauf si vous habitez le Minnesota) et pas très loin de chez lui, à seulement quelques stations de métro (et RER) de la capitale afin de redécouvrir le département où il a grandi et le faire (re)découvrir à d'autres.
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